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Manon Aubry |
séance avec Clémence Halle
(doctorante en
histoire de l’art sur l’esthétique et les
représentations
de l’anthropocène) et Ange Pottin (doctorant
en
philosophie sur l’histoire du programme
électro-nucléaire
français).
Introduction
Cette semaine, à la
Villette, se joue une pièce du géographe et metteur en scène
Frédéric Ferrer de la compagnie Verticale Détour :
Borderline(s) investigation #1. Il s’agit de la mise en scène
d’une conférence absurde sur les bouleversements du monde et sur
le réchauffement climatique, où me dérèglement du monde est mis
en rapport avec un dérèglement scénique déroutant. On assiste à
un débat du GRAL (Groupe de Recherche et d’Action en Limitologie)
qui réunit chercheur-euse-s et activistes en limitologie, la science
(fictive) des fronts, des frontières et des limites, et qui s’appuie
sur des sources documentaires, des rapports précis, des croquis, des
vidéos. Quatre « frontologues » endimanché-e-s,
décidé-e-s à déverser leur savoir, livrent des conclusion sur le
climat et l’état du monde : défilent alors maladresses de
langages, traductions simultanées inutiles et litanie de
présentations PowerPoint ridicules. Le débat reprend tous les
éléments de langage, tous les gimmicks, tous les lieux communs et
poncifs des colloques de recherche – comme l’
« interdisciplinarité », la « disruption »,
la « croissance expotenentielle », etc. Borderline(s)
investifation #1 est un spectacle d’alerte où l’on cherche à
trouver des solutions face à ce monde qui court à sa perte tout en
le sachant, au fil de choix ou de non-choix pleins d’absurdité,
avec une dose de loufoque très significative. L’enjeu semble être
de prendre le contre-pied des propos pré-apocalyptiques à teneur
anxiogène : il s’agit moins d’une position moralisante
qu’une invitation à prendre du recul sur des discours tenus et
rabâchés.
De même que dans ce
spectacle, la séance vise à se pencher sur les représentations et
les discours qui véhiculent des informations scientifiques, sur la
question des représentations de l’anthropocène. Au préalable, on
peut souligner un apparentement entre collapsologie et dystopies
littéraires, qui semblent avoirs recours à des démarches
similaires, basées sur des scénarios d’anticipation d’alerte.
D’une part, on entendra préliminairement par dystopie un récit
fictionnel qui décrit un univers et une société cauchemardesques
qui apparaissent comme la réalisation et les conséquences d’une
utopie. Son statut de fiction permet de réfléchir à rebours sur la
situation historique actuelle et de permettre d’y faire des choix.
À ce propos, beaucoup de dystopies littéraires et
cinématographiques contemporaines s’inscrivent dans des mondes
post-apocalyptiques et prennent là position vis-à-vis du rapport
des êtres humains à leur environnement. D’autre part, la
collapsologie est l’étude de l’effondrement de la civilisation
industrielle, qui propose une approche systémique à partir de
scénarios et prévisions scientifiques. Son but est de mettre en
évidence la trajectoire prise par la dite anthropocène et de
produire un discours critique constructif pour aboutir à des
solutions atteignables. À partir de ces remarques, il semble donc
qu’on puisse mettre en évidence une certaine dimension dystopique
de la collapsologie, en tant qu’elle est une réflexion sur les
conséquences néfastes et irréversibles de cette utopie réalisée
que serait la civilisation industrielle. Cependant, force est de
constater que les discours et les représentations de l’effondrement
eux-mêmes sont porteurs d’une réalité qu’ils façonnent, dans
un champ d’expertise alarmiste qui avance des théories souvent
inégales, qui utilise une conception de l’histoire quelque peu
cryptique, qui s’appuie sur une forme d’écologie spectacle et
qui peut aboutir à une neutralisation de l’action politique.
L’idée est alors de qualifier de dystopique non plus les
conséquences de la civilisation industrielle, mais cette réalité
créée et véhiculée par les discours sur l’effondrement et on
aurait alors une dystopie critique de niveau 2, selon la typologie
proposée par le séminaire, comprise comme identification de
l’influence des idéologies à l’oeuvre au cœur du monde
existant. Nous précisons qu’il n’est nullement question ici
d’avancer des thèses climato-sceptiques, ni d’en soutenir, mais
de réfléchir sur les modes de discours et de représentations.
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Manon Aubry |
Entre expertocratie et autogestion : les représentations de l’effondrement (Ange Pottin)
Une interrogation sur
le statut politique des discours sur l’effondrement, la
catastrophe, l’écologie est venue d’une remarques de Philippe
Pelletier, lors de la première séance du séminaire, qui avait émis
des doutes, interpellant l’auditoire, sur les discours
catastrophistes, en tant qu’ils étaient rattachés à des discours
d’élite technocratique potentiellement dangereux. Or, quand on
regarde ces discours, rassemblés derrière la bannière de
l’effondrement, on trouve tout et n’importe quoi :
scientifiques à tendance anarchistes, articles de la NASA sur la fin
de la civilisation, survivalistes d’extrême droite, technocrates
français, etc. Comment faire sens du caractère politiquement
indéterminé du discours sur l’effondrement, de tous les discours
qui parlent d’un impératif écologique ? On prendra comme
cadre d’analyse celui d’André Gorz, en soulignant que l’écologie
politique semble osciller entre deux pôles, l’expertocratie d’une
part et l’autogestion d’autre part :
1) l’écologie
politique, pensée comme une politique d’État basée sur des
rapports scientifiques et établissant des politiques de contrôle en
conséquence
2) l’autolimitation
comme sens originaire du mouvement écologiste, né en opposition aux
mouvements technocratiques, visant la réappropriation de l’espace
vécu
Les discours sur
l’effondrement naviguent entre ces deux pôles. Ont-ils dès-lors
une unité ? Si oui, il ne s’agit pas d’une unité d’horizon
politique, mais on peut mettre en avant une certaine méthode
d’analyse, généralement définie comme systémique, dont
l’archétype est le rapport de Rome de 1972. Il s’agit de
considérer la situation mondiale via un ensemble de paramètres :
au lieu de se centrer sur un seul facteur, on va en lier plusieurs
dans un même modèle qui va prendre en charge leur interconnexion.
Ainsi, la limitation des ressources naturelles va de manière
systémique engendre l’effondrement des autres facteurs. Ces
discours mobilisent ainsi une méthode de modélisation qui est
réductionniste et chaque paramètre fonctionne comme une boîte
noire : on s’intéresse simplement à une pure donnée
mesurable à échelle planétaire.
En 2005, Jared Diamond
publie Effondrement. Comment les sociétés décident de leur
disparition ou de leur survie, une étude comparée de différentes
civilisations sur un temps très long et dans le monde entier. Au
départ biologiste, il propose ici une histoire naturelle des
civilisations selon un ensemble de facteurs (démographie, ressource
naturelle, relations politiques et commerciales, nature des
institutions politiques, etc.), selon une vision assez normative de
la politique. Il soutient que le point commun des société qui
s’effondrent est une mauvaise prévision et une mauvaise gestion
politique de l’interaction en la société et l’environnement. Sa
thèse est la suivante : plus une société est grande et
complexe, plus la bonne gestion se fait par le haut, par des despotes
éclairés, par des scientifiques, par des élites qui ont un intérêt
direct au maintien de la population. Il manifeste par là son amitié
pour des régimes autoritaires et sa confiance envers les
multinationales pour une bonne gestion des espaces naturels,
s’apparentant par là plus au pôle expertocratique
qu’autogestionnaire.
L’ouvrage a été
l’objet d’une critique intéressante dans Catastrophisme,
administration du désastre et soumission durable de René Riesel et
Jaime Semprun, publié en 2008. Pour eux, l’annonce de la
catastrophe à venir peut servir d’écran de fumée pour masquer
les désastres en cours de la société industrielle et de cheval de
Troie à une politique autoritaire. Pour rendre justice à cette
idée, il y a aujourd’hui une réappropriation des discours et des
représentations à l’autre bout du spectre, comme dans l’ouvrage
Comment tout peut s’effondrer. Petit manuel de collapsologie à
l’usage des générations présentes, de Pablo Servigne et Raphaël
Stevens (2015). Pour ces auteurs, il s’agit de prendre le mode
d’analyse systémique avec tous les aspects réductionnistes qu’il
peut avoir. La civilisation thermo-industrielle est analysée par la
métaphore de la voiture en sortie de route, comme une machine qui se
dérègle car elle a été mal conduite. Mais le diagnostique
politique est se situe à l’opposé du pôle expertocratique :
au contraire, les institutions nationales et internationales sont
prises décrites comme ayant partie liée aux blocages sociaux
techniques qui font de la voiture continue à sortir de la route.
Ainsi, selon eux, plus le système est complexe, étendu et
organiquement lié, plus il est fragile. Refusant de faire des
prédictions chiffrées, ils appellent à un développement de
l’imaginaire. Dans ce cadre, faire de la futurologie, c’est faire
des hypothèses alternatives. Ils prônent par là comme pratique
politique quelque chose qui s’approche d’une autogestion en
petite communauté résiliente. Cependant, un des problèmes du livre
est qu’il tend à mettre au second plan les logiques de domination
politique à l’oeuvre dans la civilisation industrielle, entérinant
une logique selon laquelle on est tou-te-s de facto des
passager-ère-s de la voiture, représentant ainsi une humanité
indifférenciée. La questions serait alors celle de savoir dans
quelle mesure ces discours restent prisonniers d’un mode de
représentation qui a trait à une politique gestionnaire et
expertocratique de la situation mondiale.
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Manon Aubry |
Matters (Clémence Halle)
Matters est un solo
d’une heure de Duncan Evennou, monté et mis en scène par Duncan
Evennou et Clémence Halle, reposant sur un assemblage polyphonique
qui donne forme et corps aux archives de la rencontre inaugurale du
Groupe de Travail l’ « Anthropocène », programmée en
2014 la scène de la Maison des cultures du monde, une institution
de performaces contemporaines située à Berlin ? Cet événement
a eu lieu lors d’un forum international, Anthropocen project,
projet pharaonique qui a reçu un financement illimité pour
déconstruire et déployer toutes les implications culturelles des
discours scientifiques de l’anthropocène. Pour Clémence Halle,
c’était là un projet fascinant par son ambition immense voire
effrayante, par le nombre de personnes invitées et par le lien avec
tous les événements qui suivront. Ce forum fait entrer
l’anthropocène sur la scène de l’art contemporain et plus
précisément du théâtre contemporain, à un moment où les
géologues, habituellement discret-ète-s, se sont retrouvés
catapulté-e-s au premier plan dans toutes les sciences humaines,
avec une hypothèse pourtant difficile à expliquer.
La notion a été
popularisée à la fin du XXème par Paul Josef Crutzen, qui fient de
la géochimie et non de la géologie, pour désigner une nouvelle
époque géologique, qui aurait débuté selon eux à la fin du
XVIIIe siècle avec la révolution industrielle, période durant
laquelle l’influence de l’être humain sur la biosphère a
atteint un tel niveau qu’elle est devenue une force géologique
majeure capable de marquer la lithosphère. Les géologues ont
ensuite récupéré cette hypothèse pour l’évaluer au sein de
l’Union Internationale des Sciences Géologiques et plus
précisément au sein d’une des sous-commissions, un groupe de
travail sur l’anthropocène à qui on a mandaté une évaluation
sur la validité de cette notion relativement aux facteurs
bio-géo-chimiques. Notons que la particularité de l’anthropocène
est qu’elle nous accroche sur Terre, elle propose une époque où
l’effondrement a déjà eu lieu et prend en compte notre impact sur
différents facteurs possibles.
Lors du forum à
Berlin, des scientifiques internationaux ont été rassemblés sur la
scène d’un théâtre contemporain pour expliquer leur travaux.
C’est cette conférence qui a été le point départ de la thèse
de Clémence Halle, en guise d’accroche préalable sur un terrain
moderne et européen. Elle a retranscrit l’ensemble des discours
qui y ont lieu, des différentes performances successives. Cependant,
il y avait là énormément d’informations, dont la masse était
difficile à gérer, et elle les a alors écrites sous forme d’une
pièce de théâtre, méthodologie qu’elle avait déjà utilisée
auparavant. En résidence au laboratoire d’Aubervilliers, elle a
ensuite travaillé avec Duncan Evennou, sur la reproduction de ces
discours et sur leur transformation, pour aboutir à un spectacle.
Matters met ainsi en évidence la diversité des façons de parler de
cette notion, la diversité des histoires à l’intérieur des
histoires à l’intérieur d’une même hypothèse. Notons que
l’objectif n’était pas de réaliser une performance historique :
les discours ont été coupés, il y a eu un gros jeu sur
l’assemblage et il faut souligner la subjectivité dans le travail
du collage. On a là un faux travail historique, un faut travail
d’archive.
Le but n’est pas non
plus avec ce travail de perdre confiance dans le discours
scientifique, mais de comprendre les acteurs, qui sont des humains et
qui ont une façon de penser, de sentir, de réagir. Il s’agit de
faire retomber une grande idée dans un terrain très précis, celle
du forum et de la plate-forme historique qu’il propose, en montrant
que la notion d’anthropocène a une origine, peut-être ni stable
ni causale, mais centrée. C’est admettre aussi par là que ces
idées sont politiques car inscrites dans des logiques
institutionnelles très fortes : savoir qui parle, d’où il
vient et ce qu’il défend a donc une importance essentielle.
Clémence Halle attire
l’attention sur l’ouvrage de Christophe Bonneuil et Jean-Baptiste
Fressoz, L’Evénement Anthropocène, ainsi que sur un article de ce
dernier, « L’anthropocène et la notion du sublime ».
L’anthropocène serait plutôt un concept esthétique et on devrait
dépasser une esthétique du sublime pour trouver des esthétiques
moins sûres d’elles, moins puissantes, qui montrent les
vulnérabilités, les architectures, les failles, les fragilités.
Fressoz dit que le problème de la notion d’anthropocène est son
anthropocentrisme : on parle de l’effondrement de l’humain
et bien plus d’un effondrement occidentalocentré. On parle
toujours de notre effondrement et on peut dire que l’effondrement
est apolitique, il ne situe pas. Il mélange enfin deux
temporalités : une temporalité longue, celle du CO2, qui ne
nous concerne presque pas, et une temporalité radicalement
différente, celle du capitalisme, du système industrialisé, elle
très récente.
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Manon Aubry |
Échange avec la salle
La discussion s’engage
sur la question des rapports entre les notions d’anthropocène et
d’effondrement. Ange Pottin souligne tout d’abord que Servigne et
Stevens ne parlent pas d’anthropocène dans leur ouvrage, ce qui
est surprenant. Certes, il a été publié avant la popularisation de
la notion, mais il ne joue pas vraiment sur les mêmes questions, sur
les mêmes temporalités, sur les mêmes groupes. On pourrait dire
que les théories de l’effondrement ont à voir avec des pratiques
politiques, tandis que l’anthropocène a à voir avec les sciences
du climat, de la géologie, puis les sciences humaines. Clémence
précise que l’anthropocène s’oppose à l’effondrement, même
si elle est utilisée par des discours similaires. En effet,
l’anthropocène raconte qu’on est entré dans une autre époque,
mais qu’on est en post-effondrement ; l’idée est de prendre
conscience de la modification de l’espace du globe par les êtres
humains. Cette notion a été l’objet de nombreuses critiques,
notamment parce qu’elle est trop englobante – il semble cependant
que, même si personne n’en veut, tout le monde la garde. Il y a eu
alors des tentatives de la pluraliser : Clémence Halle a
recensé 90 versions de l’anthropocène et en a fait une
cartographie scientimétrique, avec des référencements par auteurs
et mots-clefs. Elle souligne un nombre élevé d’auto-citations
dans le milieu, auto-citations façonnant un réseau d’acteur très
étrange.
Quel rapport
entretiennent les représentations sur l’effondrement et sur
l’anthropocène avec la science-fiction et la dystopie ? Dans
De l’univers clos au monde infini, d’Emilie Hache (dir.), Eduardo
Viveiros de Castro et Déborah Danowski publient l’article
« L’arrêt du monde » : il s’agit d’un texte
sur la multiplication des images dystopiques et qui met en évidence
l’occidentalocentrisme et l’exotisme d’un bon nombre de
représentations. La pièce Matters se positionne aussi relativement
à la question de l’occidentalisme. Le début est notamment inspiré
L’Effondrement de la civilisation occidentale, d’Erik Conway et
Naomi Oreskes, qui imagine ce que se dirait un historien Chinois en
3093 sur l’effondrement de la société occidentale. L’utilisation
de ce texte pour la performance permet de donner un aspect de science
fiction ou plutôt de s’inscrire dans un futur ou un temps
indéterminé, où on ne sait pas trop quand cet événement a lieu.
Clémence Halle voulait ainsi jouer avec ces grandes catégories
temporelles et civilationnelles. Dans un autre ouvrage, Les Marchands
de doute, Erik Conway et Naomi Oreskes montrent comment très peu de
personnes climatosceptiques ont réussi à générer un doute
généralisé, avec une méthodologie caractéristique où de tous
petits acteurs ont une popularité médiatique énorme.
Par ailleurs,
Christophe Bonneuil et Jean-Baptiste Fressoz, par une généalogie,
montrent que les modèles de représentation du système Terre
viennent de la Guerre Froide. Elles témoignent d’un rapport à la
nature comme ressource naturelle, d’un rapport capitaliste à la
nature. En France, c’est l’orientation qui est prise, en tant
qu’on se base sur des prédictions de disponibilité des stocks
d’uranium complètement erronés. Il s’agit de comprendre comment
ces modèles de penser ce sont originés dans des institutions
précises et à des moments précis. Les scientifiques de
l’anthropocène ont l’impression de ne pas porter de discours
politique – ce qui n’est pas vraiment le cas. Mais là où
l’anthropocène devient intéressante, c’est dans sa
confrontation avec d’autres disciplines, confrontation qui ouvre
une critique féconde et passionnante. Ange Pottin attire l’attention
sur l’ouvrage d’Andreas Malm, L’Anthropocène contre
l’histoire. Le réchauffement climatique à l’ère du capital,
tandis que Clémence Halle souligne la collaboration
interdisciplinaire sur la notion, due à des débats à l’intérieur
de la géologie et entre les disciplines.
L’anthropocène
apparaît comment une notion qui déplace le débat climatique d’un
atmosphère atmosphérique (basé sur des taux de carbone) à la
Terre et à ses strates, et donc dans le temps. Il faut comprendre
que la question écologique ne se réduit pas à la question du
climat et qu’il s’agit de multiplier les facteurs. Le problème
demeure la confusion entre les termes du problème et le manque de
visibilité entre les deux extrémités du spectre : politique
locale et autolimitation d’une part, politique globale et expertise
d’autre part. Peut-être l’art contemporain serait-il alors le
mieux à même d’aborder l’anthropocène et ses représentations
de la meilleure manière possible. Et en effet, les défauts de cette
notion (son imprécision et son immense généralité) lui permettent
d’entrer sur la scène muséale et d’y montrer des acteurs et des
discours (collectifs) qu’on ne voyait pas avant.
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